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Aperçu sur la théologie de l’Islam (première partie)

Dieu dans l’Islam

 

L’Islam  est une religion qui affirme clairement et nettement l’unité divine et elle professe l’existence d’un Dieu qui n’a aucun associé d’aucune sorte que ce soit. L’Islam  affirme de manière répétée Son essence unitariste et dans le Coran, on peut lire de nombreux versets rappelant sans cesse qu’il n’y a pas d’autre dieu qu'Allah.

 

Pour inculquer cette vérité dans les esprits des musulmans et l’y garder vivante, l’Islam  a en particulier introduit dans ses rites, la prononciation répétée de la formule : "Il n’y a de dieu que Allah et Mohammad est Son Envoyé" (Lâ ilah illa Allah, Mohammad rasûl Allah). De même, le muezzin qui fait l’appel à la prière dans les mosquées n’oublie pas de rappeler et de proclamer du haut du minaret l’unité de Dieu à cinq reprises par jour.

 

Pour consolider la foi unitariste de l’Islam, les musulmans se démarquent du christianisme et rejettent totalement la doctrine de la Trinité, comme ils ont rejeté et pris en dérision les divinités d’avant l’Islam  auxquelles les Arabes rendaient un culte et qui étaient pour moitié masculines et pour moitié féminines.

 

Dieu dans le Coran

 

Le dieu de la religion musulmane est Allah qui signifie "le Dieu", dans le sens où Il est seul digne d’adoration de la part des croyants. Il est un Etre dont dépendent tous les autres êtres : c’est vers Lui qu’ils tournent leurs regards et leurs espérances. C’est Lui qui est digne de l’Amour vrai et de l’enthousiasme des croyants.

 

Toshihiko Izutsu, qui fut un grand savant japonais, rappelle que le nom "Allah" était connu des Arabes idolâtres d’avant l’Islam, c'est-à-dire de l’époque de l’ignorance (jâhiliyya). Lorsque l’Islam  est venu et qu’il a prêché l’adoration d’un dieu nommé Allah, les Arabes le connaissaient déjà, parce que c’était le nom du Dieu qui fut prêché par Abraham, bâtisseur de la Kaaba, avec son fils Ismaël, à la Mecque. Dans le Coran, le nom sacré Allah apparaît 2702 fois, et à chaque fois, des informations sont données au sujet de Ses qualités et attributs : Sans égal, la Destination de tout, Unique et sans associé, Il n’engendre pas et n’est pas engendré, Créateur de tout l’univers et de tous les êtres, Celui par Lequel subsistent tous les êtres, Puissance absolue, Celui qui tient en Sa main la vie et la mort de chacun, l’Origine et la fin ultime de toute chose, la Lumière des cieux et de la terre, l’Adoré de tous, Celui qui n’a pas d’enfant, Celui qui n’a choisi personne pour Lui servir de fils, Celui qui est chaque jour occupé à une œuvre, Celui dont tous les êtres ont besoin de Lui et demandent Son aide, celui qui est Autosuffisant et qui n’éprouve aucun besoin, le Roi des hommes, Celui qui guide et égare, qui élève et abaisse qui Il veut, Celui qui a une volonté sage, Celui qui a la science absolue, Celui qui est Audient, qui voit tout, qui parle, qui est proche, qui pourvoit en besoins, qui rétribue les œuvres, qui inspire la peur aux impies, qui aime les croyants et ceux qui combattent sur Sa voie, Celui qui est plein de bonté envers les serviteurs, qui est la vie pure, qui guérit les malades, qui n’aime pas ceux qui lui donnent un ou des associés, qui accepte le repentir et pardonne aux pécheurs, Celui qui protège les droits des gens, et qui est l’ennemi des injustes.

 

Dans le Coran, il est dit qu’Allah est le seul Créateur de toute chose. Les faux dieux n’ont rien créé, ils sont eux-mêmes créés. C’est le sens d’un verset de la Sourate al-Furqân : « Pourtant ils se donnent en Sa place des dieux qui ne créent rien : eux-mêmes créés, ils n’ont pouvoir de leur apporter dommage non plus qu’avantage, n’ont pouvoir ni de mort, ni de vie, ni de résurrection ». (Al-Furqân (Le discernement); 25 : 3).

 

Il affirme aussi dans une autre sourate : « …Ceux que vous invoquez en place de Dieu sont impuissants à créer une mouche, même s'ils s'y mettaient tous pour y réussir… » (Al-Hajj (Le pèlerinage) ; 22 : 73).

 

Les attributs de Dieu

 

Les attributs de Dieu ont été étudiés dès les premiers temps de l’Islam. La classification qui a dominé est celle qui se fonde sur la distinction entre les noms positifs et les noms négatifs, puis entre les Noms se rapportant à l’Essence et les Noms relatifs aux actes de Dieu.

 

    Les attributs positifs et négatifs :

 

Les attributs qui se rapportent à la perfection de l’Etre divin sont appelés attributs positifs, comme la science, la puissance, la vie, la création, ou encore la sustentation. Ces attributs sont appelés aussi attributs de Beauté.

 

Les attributs qui indiquent le rejet d’un défaut, d’une imperfection et la nient à propos de l’Essence ou des actes de Dieu sont appelés attributs négatifs. Ce sont des attributs comme Sacro-saint, Digne de louange, Riche (c'est-à-dire qui ne nécessite rien), Un (c'est-à-dire non multiple), etc. D’autres attributs sont qualifiés de négatifs quand ils expriment ce que Dieu n’est pas, comme le fait d'être un composé, d'avoir un corps, d'être situé dans un lieu, dans une direction, d'être injuste, d'agir en vain, etc. Dans ce cas, les attributs sont exprimés par l’emploi d’un préfixe de négation ou par la phrase négative rejetant la qualité ou l’adjectif qu’on veut lui ôter: il n’est pas injuste, il n’est pas un corps, etc. Ces attributs négatifs sont appelés aussi attributs de majesté.

 

    Les attributs de l’Essence et les attributs des actes ou attributs opératifs:

 

Le critère conventionnel de la division des attributs en attributs de l'Essence et en attributs des actes pour affirmer un attribut ou pour le nier est le suivant : chaque fois que l’on peut se représenter un attribut de l’Essence sans lui associer un acte, on appellera cela un attribut essentiel, comme l’attribut de vie, de volonté, de science, de puissance, etc. Et à chaque fois qu’il sera nécessaire de se représenter une action de Dieu pour affirmer ou nier cet attribut, on parlera d’attribut opératif. Ce sont des qualités comme : la création, la sustentation, faire mourir, faire vivre, le pardon, la vengeance, et autres qualités semblables. Un autre critère pour distinguer les attributs essentiels et opératifs est de considérer que chaque attribut dont il est impossible d'appliquer le contraire à Dieu est un attribut essentiel et que chaque attribut dont on peut user du contraire pour qualifier Dieu est un attribut opératif. Par conséquent, la puissance, la science et la vie sont des attributs essentiels de Dieu, alors que la volonté est un attribut opératif. La raison en est qu’il est impossible de nier la puissance, la vie et la science en Dieu, mais que l’on peut affirmer de Dieu qu’Il ne veut pas telle ou telle autre chose. On peut par exemple affirmer que Dieu ne veut pas l’injustice à l’égard des créatures. « Dieu ne veut pas l’iniquité envers Ses adorateurs ». (Al-Ghâfir (Le pardonneur) ; 40 : 31).

 

Le traditionniste al-Kulaynî, dans son Al-Usûl min al-Kâfî, a choisi le deuxième critère.

 

Les preuves des attributs de Dieu

 

Il existe deux types de preuves permettant d'établir les attributs : celle issue de la révélation, et celle issue de la raison.

 

Les attributs et les qualités de Dieu dans le Coran

 

Dans le Coran, il est clairement écrit que les plus beaux Noms appartiennent à Dieu. Ces Noms se réfèrent pour certains à l’Essence et pour d'autres aux actes ; certains pour qualifier Dieu et pour illustrer les perfections du Seigneur, ou encore pour Le situer ontologiquement. D’après le commentaire du Coran d'Allâmah Tabâtabâ’î, intitulé Al-Mîzân, les noms divins apparaissant dans le Coran sont au nombre de 127. Ce sont les noms suivants classés par ordre alphabétique arabe: Le Dieu (Ilâh) , L’Un (Ahad), le Premier (Awwal), le Dernier (Akhir), le Plus Elevé (A’lâ), le Plus Noble (Akram), le Plus Savant (A’lam), le Plus Miséricordieux des miséricordieux (Arham al-râhimîn), Le Plus Sage des sages (Ahkam al-hâkimîn), le Meilleur des créateurs (Ahsan al-khâliqîn), le Maître de la piété (Ahl al-taqwâ), le Détenteur du pardon (Ahl al-maghfira), le Plus Proche (Aqrab), le Plus Subsistant (Abqâ), le Créateur (Bârî‘), le Caché (Bâtin), le Bienfaisant (Barr), Le Perspicace (Basîr), le Créateur à partir de rien (Badî’), l’Accueillant au repentir (Tawwâb), le Contraignant (Jabbâr), le Rassembleur (Jâmi’), le Sage (Hakîm), le Très Doux (Halîm), le Vivant (Hayy), la Vérité (Haqq), le Digne-de-louange (Hamid), le Comptable (Hasib), le Protecteur (Hafidh), le Secret (Khafîy), le Bien-Informé (Khabîr), le Créateur (Khâliq), le Tout-Créateur (Khallâq), Celui-qui ruse en bien (Khayr al-mâkirîn), le Meilleur de ceux qui pourvoient (Khayr al-râziqîn), le Meilleur de ceux qui tranchent en justice (Khayr al-fâsilîn), le Meilleur des juges (Khayr al-hâkimîn), le Meilleur des conquérants (Khayr al-fâtihîn), le Meilleur de ceux qui pardonnent (Khayr al-ghâfirîn), le Meilleur des héritiers (Khayr al-wârithîn), le Meilleur des miséricordieux (Khayr al-râhimîn), Celui qui fait descendre la meilleure révélation (Khayr al-munzilîn), le Détenteur du trône (Dhul al-‘arsh), le Maître de l’arrogance (Dhû al-Tûl), le Maître de la vengeance (Dhû intiqâm), le Possesseur de la générosité immense (Dhû al-fadhl al-‘adhîm), Le Possesseur de la Bonté (Dhû al-rahma), le Détenteur de la Force (Dhû al-quwwa), le Plein de majesté et de Magnificence (Dhû al-jalâl wa al-ikrâm), le Maître des degrés (Dhû al-ma’ârij), le Tout-miséricordieux (Rahmân), le Très-miséricordieux (Rahîm), le Compatissant (Ra’ûf), le Seigneur (Rabb), l’Elévateur de degrés (Rafî’ al-darajât), le Grand Pourvoyeur (Razzâq), l'Observateur (Raqîb), l’Audient (Samî’), la Paix (Salâm), le Rapide à compter (Sarî’ al-hisâb), le Rapide à châtier (Sarî’ al-‘iqâb), le Témoin de tout (Shahîd), le Reconnaissant (Shâkir), le Très-Reconnaissant (Shakûr), le Dur en punition (Shadîd al-‘iqâb), Shadîd al-mihâl, la Plénitude impénétrable (Samad), l’Apparent (Dhâhir), l'Omniscient (‘Alîm), le Puissant (‘Azîz), le Très-Indulgent (‘Afûw), le Très-Haut (‘Alîy), l’Immense (‘Adhîm), le Connaissant de l’invisible (‘Allâm al-ghuyûb), le Connaisseur de l’invisible et de la manifestation (‘Âlim al-ghayb wa-shahâda), le Riche (Ghaniy), le Tout-Pardonneur (Ghafûr), le Vainqueur (Ghâlib), Celui qui pardonne les péchés (Ghâfir al-dhanb), le Très-Indulgent (Ghaffâr), le Fendeur de l'aube (Fâliq al-isbâh), le Fendeur de la graine et du noyau (Fâliq al-habb wa al-nawâ), le Créateur (Fâtir), Celui qui accorde la victoire (Fattâh), le Très Fort (Qawiy), le Très-Saint (Quddûs), l’Agent suprême (Qayyûm), l’Irrésistible (Qâhir), le Dominateur indifférent (Qahhâr), le Proche (Qarîb), le Puissant (Qâdir), Celui qui reçoit le repentir (Qâbil al-tawb), Celui qui surveille ce que possède chaque âme (Qâ’im ‘alâ kulli nafsin bimâ kasabat), le Très Grand (Kabîr), le Généreux (Karîm), le Suffisant (Kâfî), le Subtil (Latîf), le Roi (Malik), le Croyant (Mu’min), le Prédominant (Muhaymin), l’Orgueilleux (Mutakabbir), le Formateur (Musawwir), le Glorieux (Madjîd), Celui qui répond (Mujîb), le Maître (Mawlâ), Celui-qui-embrasse-tout (Muhît), Celui qui récuse (Muqît), le Fier (Muta’âl), le Vivificateur (Muhyî), Celui qui fait mourir (Mumît), l'Inébranlable (Matîn), le Capable (Muqtadir), Celui qui apporte Son soutien (Musta’ân), l'Initiateur (Mubdi’), le Maître du Royaume (Mâlik al-mulk), Celui qui donne la victoire (Nasîr), la Lumière (Nûr), le Donateur sans contrepartie (Wahhâb), le Patron (Walîy), l’Un multiple (Wâhid), le Tuteur (Wâlî), le Vaste (Wâs’i’), le Recours (Wakîl), le Très-Aimant (Wadûd), le Guide (Hâdî).

 

Dieu dans la tradition du Prophète et des Imâms

 

Dans les recueils des hadiths du Prophète (s) et des Imâms (as) comme par exemple le Kitâb al-Tawhîd (Livre de l'unicité divine) du Shaykh al-Sadûq, on trouve des traditions remontant à l’Envoyé de Dieu (s) et aux Imâms comme Ja'far al-Sâdiq et l’Imâm Alî (as), où sont mentionnés 99 Noms parmi lesquels : le Guérisseur (Shâfî), le Résurrecteur (Bâ’ith), le Très Généreux (Jawâd), l’Instaurateur de la religion (Dayyân), le Majestueux (Jalîl), le Fidèle (Wafîy), Celui-qui-fait-grâce (Mannân), l’Eternel (Qadîm), le Fort (Qawiy), Celui-qui-retient (Qâbidh), Celui-qui-libère (Bâsit), le Très exalté (Subbûh), le Noble (Seyyid), le Pur (Tâhir).

 

Dieu selon les philosophes musulmans

 

Pour les philosophes musulmans aussi, Dieu est un Être Pur possédant toutes les perfections de l’être. Il possède une unité qui est Son essence même. Par conséquent, il est impossible de Lui supposer un associé. Il ne possède pas d’« autre » ou de second de la même essence que Lui. Il est impossible de L’aborder par le nombre, la différence ou la détermination. Il est Absolu et Infini. Même l’absoluité ne constitue pas pour Lui une limite ni une détermination. Ce sont des points remarquables du monothéisme Islamique, sur lequel les gnostiques et les penseurs musulmans ont toujours mis l’accent : Dieu possède une pureté et une absoluité ; Il est au-dessus de toute détermination conceptuelle ou démonstrative ; Il ne possède aucune dimension qui soit en puissance (ce qui Le prémunit contre tout changement, toute évanescence et altération) ; Il n’est pas sous l’emprise du temps pas plus qu’Il n’est limité par l’espace ; Il est Pur Esprit ; Il échappe à toute qualité matérielle ou corporelle ; Il est la science, la volonté, la vie et la puissance pures. Ni la possibilité, ni le néant n’ont de place en Son Essence ; Son Essence est par nécessité ; Il est indépendant à la perfection et un Etre Pur ; Il est éternel et Il n’est l’effet d’aucune cause, mais Il est la cause de tout ce qui n’est pas Lui. Sa quiddité et Son Être ne sont pas sujets à variation ; Il est un Être simple pur et Il n’est pas le composé d’une forme, d’une matière, d’un être ni d’une quiddité. Il est éternel a parte ante (azal) et éternel a parte post (abad), immortel sans commencement ni fin. Telle est la représentation relativement complète du Dieu de l’Islam  et du Coran. Bien sûr, les philosophes, les gnostiques et les théologiens musulmans, puisant à diverses approches et méthodes propres à chacune de ces trois sciences, ont élaboré pendant des siècles un système cohérent rendant compte de la façon dont l’Essence de Dieu se décrit pas des attributs, des actes, un système à l’achèvement duquel ont contribué d’une façon ou d’une autre presque toutes les écoles de pensée musulmanes, les ash’arites, les mu’tazilites, les chiites, les karrâmiya, les murji’ites, etc.

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